Férid Ben Alaya
19 janvier 2017
La nostalgie des temps passés évoque en moi une jouissance fascinante, quoique mélancolique ; je repense à des souvenirs chaleureux liés à mon enfance:
Tout enfant, j’étais sensible au militantisme de mon père, Maaouia Ben Alaya (1910-2000), un dignitaire Tunisien qui avait fait honneur à son pays et spécialement à sa ville natale Kélibia qui l’avait vu naître un lundi 26 décembre 1910. Il fut l’une des figures de proue de la lutte pour l’indépendance, son vrai patriotisme et son dévouement au bénévolat lui avaient acquis l’estime et la sympathie de ses concitoyens qui l’ont aimé et agréé.
Sa lutte contre l’occupation l’avait amené à arranger pour les habitants de Kélibia des rencontres avec le leader Abdelaziz Thâalbi, fondateur et président du Destour et à organiser pour les militants, les premières réunions secrètes dans sa maison de l’époque avec le leader Mohieddine Klibi, un des fondateurs du Destour.
Je me rappelle avec amertume qu’à l'aube joyeuse de l'indépendance, mon père a été atteint de deux balles tirées à bout portant de la main d’un traitre, à une vingtaine de mètres de notre maison de "Guiltet Lahmeri" et a miraculeusement survécu grâce à Dieu et à la vigilance du Pr Brahim El Gharbi qui a ordonné son transport immédiat à l’hôpital Aziza Othmana à Tunis et a veillé sur lui jusqu’à sa complète guérison.
L'infatigable sidi Maaouia, comme il plait aux gens de l’appeler, avait fait partie du 1er bureau de la municipalité de Kélibia dès sa création après l’indépendance et avait activement contribué à la réalisation de plusieurs projets culturels, sportifs, sociaux et d’aménagement urbain.
Sidi Maaouia était un fervent sportif et l’un des fondateurs du Club Olympique de Kélibia après l’indépendance. Au tout début, une gestion collégiale officieuse a été alors mise en place pour le suivi de ce Club en cours de constitution en attendant sa création légale officialisée en 1959 (publié au Journal Officiel), année où Maaouia Ben Alaya a été officiellement élu premier Président du COK qui avait connu, sous sa conduite, de belles années de gloire.
Il avait créé, avec ses compagnons, la bibliothèque publique de la ville et la Ligue d'Al Manar pour la Littérature (رابطة منار الأدب) qui a eu un impact culturel remarquable ainsi que le Club de Rencontres de Kélibia (نادي التعارف) qui joue encore un rôle instructif et éducatif jusqu’à nos jours.
En été 1999, il a été honoré par l’Association des Retraités de Kélibia en reconnaissance de la valeur de son travail associatif et de son apport d’utilité sociale aux habitants et aux collectivités publiques.
Le samedi 26 février 2000, je n’ai pu qu’être touché de voir le Club de Rencontres et l’Association des Retraités de Kélibia organiser une parade mémorable en l’honneur de sidi Maaouia, rappelé à Dieu le 18 janvier 2000, retraçant le parcours de leur vertueux fils lui rendant ainsi un vibrant hommage posthume en présence des habitants de la ville.
ليست هناك تعليقات:
إرسال تعليق